Illustrations


Highslide JS - Frank Braley et Eric Le Sage
Highslide JS - Hans et Jérôme

Frank Braley et Eric Le Sage, lors de la journée "Musiques en fête" de 2006

Hans Reul et Jérôme Lejeune, brillants commentateurs de nos concerts


Festival Musical de Stavelot

membre du Festival de Wallonie

Présentation

( Raymond MICHAavril 2006 )

LES INSTRUMENTS ET LEUR REPERTOIRE

Hormis les oeuvres symphoniques programmées d'une part, grâce au concours des importantes formations de l'Orchestre Philharmonique de Liège, de l'Orchestre National de Lille, de la Philharmonie d'Anvers, des Orchestres d'Harmonie des Guides, de la Force Aérienne, de l'Harmonie St-Michael de Thorn (Pays-Bas) et, d'autre part, avec les ensembles imposants du Mendelssohn Choir de Toronto (Canada), du Choeur Mondial des Jeunes, des Choeurs de la RTBF, entre autres, sans oublier - dans les débuts - les nombreuses soirées d'Oratorios des Choeurs mixtes de Stavelot, c'est au répertoire de musique de chambre qu'a été vouée la presque totalité de nos concerts.
On ne peut détailler ici la somme de récitals et d'auditions d'ensembles allant du duo à la formation la plus large de l'Orchestre de chambre (Mozarteum de Salzbourg), grâce auxquels nos auditoires ont pu entendre ou réentendre les grandes oeuvres du répertoire.
Si les cordes ont eu logiquement la suprématie, il n'en reste pas moins qu'une place très large a été réservée aux instruments à vent et à leur littérature trop souvent méconnue. Ceci a permis d'apprécier, à partir des sonates les plus célèbres (parfois présentées en intégrales) des ensembles se développant du trio jusqu'à l'octuor (Schubert, Mendelssohn...) et à l'orchestre de chambre.

Pour ce qui touche à la programmation, outre les oeuvres puisées dans les époques classique ou romantique, on relève celles qui, au départ des tendances franckistes, marqueront le XXe siècle. Et des fenêtres se sont ainsi ouvertes aux conceptions contemporaines et à leurs représentants les plus marquants. Quant à la musique et aux musiciens belges, il en est fait de régulières et nombreuses mentions, tant en ce qui touche au monde des compositeurs et créateurs qu'en celui des interprètes.

Outre la musique entrant rigoureusement dans les formes précitées, il convient de faire état de la part importante qui a toujours été faite à l'art du chant dont nos séances ont offert bien des chefs-d'oeuvre : cycles de lieder, mélodies, airs de concert, cantates. Les plus grands maîtres de chaque genre ont été interprétés, qu'il s'agisse des cycles immortels de Schubert, Schumann, Brahms, Hugo Wolf..., des mélodies de Fauré, Duparc, Chausson, Moussorgski, Ravel, Debussy, Poulenc..., des airs célèbres de Haendel, Mozart, Beethoven... ou des cantates de Bach, du Stabat Mater de Pergolèse; beaucoup plus près de nous des Illuminations de Britten, etc.

Ce bref survol de nos programmes donnera, je l'espère, une idée de la diversité qui a caractérisé nos concerts, qu'il soit question des oeuvres jouées ou chantées, des différentes conceptions d'interprétation témoignées par nos artistes ou des interventions instrumentales manifestement marquées d'une recherche de variété, tout ceci devant provoquer et faciliter l'intérêt, la joie de la découverte.

A cet égard, il nous faut revenir aux Concerts du Matin dont nous avons déjà dit les intentions vulgarisatrices. Pour résumer le sujet, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici le préambule ayant paru dans notre brochure-programme, lors de l'instauration de ces matinées, en 1970 :

C'est aux nombreuses suggestions qui lui sont faites depuis longtemps que le Festival de Stavelot répond cette année, en organisant la nouvelle série de "Concerts du Matin". La présentation des oeuvres ainsi que les échanges de vues qui pourront suivre chaque séance répondront à l'intention d'initiation musicale qui les a inspirés.
L'importance de ces concerts, en dépit de l'heure inhabituelle et de la modicité du prix des places, ne doit échapper à personne. Il suffit, pour s'en convaincre, de s'en remettre aux seuls noms des artistes qui y prêtent leur concours. D'une valeur artistique qui ne le cède donc en rien à celle des concerts du soir, ces matinées musicales offriront, au coeur de la journée des festivaliers, l'occasion de loisirs très enrichissants. Le succès a été immédiat. Non seulement dans le chef d'auditeurs réellement séduits par l'initiative nouvelle, mais aussi par l'approbation et les encouragements dont les artistes eux-mêmes l'ont spontanément entourée.
Si l'atmosphère en est détendue et familière, on le doit, sans aucun doute, à ces échanges de vues, à ce dialogue qui s'engage entre l'auditoire et les artistes. Ces derniers se déclarent d'ailleurs fort intéressés par les heureuses réactions suscitées ainsi que par l'opportunité des questions posées.
L'élaboration des programmes est évidemment presque toujours conçue en fonction de ces échanges de vues, et les oeuvres, les instruments ou les compositeurs traités sont plus volontiers choisis selon qu'ils s'ouvrent, sans difficulté, aux commentaires et à l'explication. Ainsi des virtuoses consommés sont-ils venus présenter leur instrument, en en détaillant la facture, les possibilités, la technique, le répertoire.
Et, dans cet ordre d'idées, on garde un souvenir toujours vivace des conférences données par le maître-luthier Etienne Vatelot, de Paris, qui, étalant sur une table les pièces que comporte un violon, en fit l'assemblage devant un public intéressé au plus haut point. Et pour cause ! Car une de ces démonstrations fut suivie d'une audition donnée par Arthur Grumiaux qui fit apprécier la sonorité exceptionnelle de ses merveilleux instruments.
D'autres découvertes précieuses attendaient le public, et spécialement les plus jeunes, avec la présentation du saxophone dont les possibilités ne se cantonnent pas au seul domaine du jazz, avec la révélation de ce que peuvent exprimer, sous les doigts des grands interprètes, la harpe, le clavecin, la guitare et combien d'instruments que I'on écoute depuis si longtemps sans en rien connaître.
Très révélatrices aussi ces matinées consacrées au portrait d'un compositeur, aux tendances d'un groupe, d'une école, et au cours desquelles les spécialistes de la musique nouvelle ont eu loisir d'exposer et d'illustrer leurs conceptions esthétiques.
Cette rapide incursion dans les Concerts du Matin serait incomplète sans la mention de l'intérêt qu'ont éveillé les récitals où la poésie a été très subtilement assortie à la musique, dans un choix d'oeuvres toujours éclectique et à travers des interprétations suggestives à souhait.